Page:Le Journal de Françoise, Vo 1 No 4 (1902-05-10).djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
* PAGE DES ENFANTS *

Une visite aux Chutes Niagara


JE suis allé avec mon père l’été dernier visiter les chutes Niagara. Comme vous le savez tous, chers petits lecteurs, les chutes Niagara sont une des plus belles merveilles de l’univers. Quel beau spectacle que de voir ces belles nappes d’eau se précipitant avec fracas d’une hauteur d’environ six cents pieds. Elles font un bruit terrible, plus fort même que le tonnerre ; on les entend à plusieurs milles de distance.

Comme nous voulions voir les chutes de plus près, nous descendîmes, papa et moi, conduits par un guide sur un pont qui passe sous ces chutes, ayant eu soin de se revêtir d’un habit en caoutchouc, car nous ne voyions que l’eau qui tombait sur nous par torrents.

Sur le bord de la rivière Niagara, il y a une tour construite en acier, lorsque nous fûmes sur la plateforme, il se déroula à nos yeux un joli panorama. Après un séjour d’une semaine dans ces parages, nous retournâmes à Montréal enchantés de notre voyage.

Champlain, (14 ans).


LES JEUX D’ESPRIT

Question d’Histoire du Canada

Donnez les faits aux dates suivantes : 1608, 1634, 1642.

Histoire du Canada
Pour les petits enfants jusqu’à 12 ans

Donnez les noms des vaisseaux de Jacques-Cartier. Combien y en avait-il ?

Question de Grammaire

Quelle différence y a-t-il entre de suite et tout de suite ?

Partir pour la campagne et aller en campagne ?

Charade
Mon un, mon deux, mon tout vous seront secourables,
Mon un, si de marcher vous n’êtes plus capables.
Mon deux si vous cessez, hélas ! d’être un heureux.
Mon tout, si les frimas font de vous un frileux.
Devinette
Quand on me met aux pieds je marche sur la tête.
Devine promptement ô toi qui n’es pas bête.

Solution des Jeux d’Esprit
Charade No 3

Réponse : Cléopâtre.

Ont bien déviné : Fanny Maurault, Montréal ; Maurice Bauset, Ottawa ; Jeanne de Varennes, Waterloo ; Comtesse Isaure, Montréal ; Albertine Pelletier, St-Ferdinand d’Halifax ; Florence, Québec ; Jeanne Allard, Berthierville ; Hattie, Nicolet ; Une élève de l’Académie Ste-Marie, Montréal ; Héléna, Nicolet ; Marie-Ant. Gosselin, Chicoutimi, Fleurette, Philippine, Paul Lafontaine, Marguerite Préfontaine, St-Hilaire, Rose de Mai.

Devinette No 3

Réponse : La cloche.

Ont deviné juste : Agapit Legris, Louiseville ; Berthe Brodeur, St-Hilaire ; Hattie, Nicolet ; Héléna, Nicolet ; Florence, Québec ; Jeanne de Varennes, Waterloo ; Maurice Bauset, Ottawa ; Fanny Maurault, Montréal ; Champlain, Montréal ; Philippine, Aimé Lafontaine, Paul Lafontaine, Marguerite Préfontaine, Rose de Mai ; Fleurette, St-Jérôme.

Question d’Histoire Sainte

Les Hébreux demeurèrent quarante ans dans le désert. Leur nourriture était la manne qu’ils devaient recueillir avant le lever du soleil.

Ont bien répondu : Henri de Varennes, Waterloo : Adine Maurault, Montréal ; Florence, Québec ; Marie Paul Martineau, Montréal ; Héléna, Nicolet ; Berthe Brodeur, St-Hilaire ; Agapit Legris, Louiseville ; Philippine, Fleurette, Rose de Mai, Aimé, Charles-Paul Lafontaine, Marguerite Préfontaine ; Irène Grenier, Québec.

Question de Géographie

Il se trouve plusieurs villes du non d’Inverness, notamment dans l’Île du Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, la Colombie Anglaise et la Province de Québec. Ceux qui ont désigné quelqu’une de ces provinces au lieu de la Province de Québec seule comme c’était mon intention, n’ont pas fait de faute et j’inscris leurs noms en conséquence : Héléna, Nicolet ; Berthe Brodeur, St-Hilaire ; Jeanne de Varennes, Waterloo ; Marthe Martineau, Montréal ; Fanny Maurault, Montréal ; Agapit Legris ; Une élève de l’Académie Ste-Marie, Montréal ; Maurice Bauset, Ottawa ; Philippine, Chs. Paul, Lafontaine, Marguerite Préfontaine, St-Hilaire ; Myosotis, Ottawa ; Irène Grenier, Québec ; Rose de Mai, Montréal.




Petite poste en famille


Je souhaite à Petite sœur de Fleurette une cordiale bienvenue. La solution de la charade était juste mais tu es arrivée en retard. Je constate avec plaisir que ton écriture est soignée et ta lettre bien écrite, ce qui est une bonne note en ta faveur. Reviens encore, petite nièce, je senti toujours heureuse de te recevoir.

Sont arrivées trop tard les solutions de la devinette et de la question drolatique envoyées par Minnie d’Anjou, Jeanne Saucier et Lucina d’Anjou, de Matane. C’était dommage, j’aurais aimé pourtant à insérer vos noms dans ma page. J’ai un si grand faible pour mes petites compatriotes du bas de Québec. Revenez plus tôt la prochaine fois. Vous avez dix jours pour répondre aux questions, mais ne faites pas partir vos lettres la dixième journée comme cette fois-ci.

Je publie ta narration, petit Champlain, à titre d’encouragement ; j’admire ta persévérance et la promptitude avec laquelle tu t’es mis à l’ouvrage après les observations que je t’ai faites. Nous allons corriger ensemble, si tu le veux bien, les quelques fautes d’orthographe que j’ai rencontrés dans ta composition.

Environ, adverbe, ne varie que dans cette acception : les alentours d’un lieu.

Conduits sans auxiliaire, dans ce cas, est participe adjectif et s’accorde comme un véritable adjectif avec le nom auquel il se rapporte.

Ayant eu soin reste invariable parce qu’il signifie ayant eu le soin.

Lorsque nous fûmes descendus et non fîmes, l’un étant le verbe être et l’autre désignant le verbe faire, ce qui ne donnerait pas à la phrase la même signification.

Quant au mot chute, il ne prend pas d’accent circonflexe, et c’est tout aussi bon, petit neveu, car il ne le conserverait pas longtemps partant d’une hauteur de six cents pieds.

Rosette, ta composition a le mérite d’un absolu naturel, et pour ton âge ce n’est pas mal raconté. Ton orthographe est bonne, il y avait peu de fautes, je n’ai vu que celles-ci : compérage et non comparage. Ce mot ne se dit pas pour la cérémonie du baptême elle-même, mais désigne l’affinité entre compères et commères. On dira : J’ai été de compérage avec un tel.

Je le servais, verbe sans auxiliaire, s’accorde avec son sujet je, première personne du singulier.

Au revoir, petite, recommande à ton filleul de ne pas trop manger de confitures, ça fait tomber les dents.

Je remercie Comtesse Isaure de ce qu’elle dit du Journal de Françoise. Je serais heureuse de la revoir encore, sa calligraphie si parfaite est agréable aux yeux, et ses compliments doux à lire.

Bienvenue à Marthe et Jeanne Allard qui ont des droits incontestables à ma particulière sollicitude. Je suis contente, Jeanne, que tu aimes la page des enfants, ma grande ambition est de la rendre de plus en plus intéressante.

Quant à Jeanne et Henri de Varennes, nous sommes d’anciennes connaissances. Je vous envoie à tous deux, chers petits, une bonne caresse et vous invite à venir voir souvent tante Ninette.

Bravo, petit Maurice Bauset, tu es habile dans l’art des devinettes et des charades. Bientôt, pour toi, la grammaire n’aura plus de difficultés que tu ne puisses résoudre. J’aime les réponses que tu me donnes ; je vois par leur clarté que tu comprends les explications que tu cherches.

J’avais deviné ton nom par l’adresse que tu mets toujours en haut de tes lettres

Tante Ninette remercie « Maman d’Antoinette » des bonnes choses qu’elle lui doit à propos de sa page. La directrice de ce journal me prie de lui transmettre ses meilleurs souvenirs.

Ma petite Rose de Mai, j’ai regret de te dire que tu t’es trompée. Françoise n’est pas la tante Ninette de cette page ; j’espère que tu ne l’en aimeras pas moins, car elle a beaucoup d’amitié pour ses neveux et nièces la.

Tante Ninette