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MOTTET, s. m. ; MOTTETTE, s. f. — Petit garçon, Petite fille. Par extension, Un brave mottet, Un honnête jeune homme : Le garçon à la Toinon a l’air d’un brave mottet. On dira encore : T’as ben pour prétendu un joli mottet, Un garçon alerte. — Ce mot, que ma mère employait souvent, doit nous être venu de la Bresse. Je le crois vieilli. — De mustum, jeune.

MOU, s. m. — Poumon des animaux, spécialement du mouton ou du bœuf, qu’on donne aux chats. « J’y découpe tous mes vieux panaires. I croit que c’est de mou. I se regâle ! » (Duroquet.)

MOU, adj. — Mou comme de tripes. Voy. tripes.

MOUCHE À MIEL. — Abeille. Très bon français quoique proscrit par Molard, j’ignore pourquoi.

MOUCHER, v. a. — 1. Couper le bout à quelque chose. Il faut moucher cette branche, il faut en couper le bout. C’est évidemment de moucher dans ce sens que vient l’expression moucher une chandelle.

2. Voler, faire disparaitre. Je suis allé à la vogue de la Guillotière, on m’a mouché mon porte-liards… Prends garde au chien, mon petit, qui te moucherait ton bon ! — Ce sont des dérivations de sens de moucher son nez.

Se moucher du coude. Voy. coude.

Droit comme mon bras quand je me mouche. Voy. droit.

Attraper.Moucher un rhume, ce qui ne veut pas dire user de son tire-jus, mais bien être mis dans le cas d’en user fréquemment.

MOUCHET, s. m. — 1. Petit bout d’une branche, bouquet de cerises pendant à une branche, et autres choses semblables. Par extension, un tout petit morceau de quelque chose en général. Veux-tu du cabrillon ? — J’en prendrai un mouchet. — De moucher (voy. ce mot).

2. Barbiche. Il a un mouchet que s’i sentait le bouc, on croirait que c’en est un. Dans un noël de 1723, l’enfant Jésus lorgne avec étonnement « le mouchet » que portaient alors les PP. Lazaristes. — Du franç. mouche, au sens de barbiche.

MOUCHON, s. m. — Bout d’une mèche consumée de lampe, de bougie, de chandelle. « Si nous croyons Pline, l’enfant estant au ventre de sa mère peut estre suffoqué par l’odeur d’un mouchon de chandelle mal esteint, » dit l’honnète Bouchet.

Vivre de mouchons de chandelle, Être très mal nourri. Elles ne mingeont pas de mouchons de chandaila, disait au sviie siècle la buyandière, en parlant des dames qui la faisaient travailler.

Le mouchon ne vaut pas la chandelle, L’affaire n’en vaut pas la peine.

Voilà une belle maison ! — On ne l’a pas rien bâtie pour des mouchons de chandelle ! Pour dire que sa construction a dû coûter gros d’argent.

MOUILLASSER, v. imp. — Mouille-t-i ? — Non, i mouillasse seulement, pour dire qu’il tombe une petite pluie très fine. Le suffixe asse, qui est ordinairement augmentatif, est ici, par exception, diminutif.

MOUILLER, v. imp. — I mouille, Il pleut.

MOULE, s. m. — Un moule de bois, Mesure de bois de chauffage, qui avait quatre pieds dans tous les sens. Aujourd’hui on appelle un moule, un stère.

Du bois de moule, Bois de chauffage rond, propre à être mesuré au moule.

MOULÉES. — Lettres moulées, lettres d’imprimerie. Oh, pour être vrai, c’est vrai ! je l’ai vu en lettres moulées. Le peuple, avait, autrefois, une très grande superstition de la lettre moulée. Cela semblait donner à la chose énoncée un caractère officiel qui emportait la certitude. Un des bienfaits de la presse a été de lui faire perdre cette superstition.

MOULER, v. a. et n. — Lâcher doucement, faiblir. Moula la maillette, Lâche doucement le corde ! C’était le cri de nos mariniers. — Souffres-tu toujours autant ? — Ça moule un petit peu, La douleur diminue. Le prix du vin a moulé, a baissé.

Mouler en douceur. Voy. douceur.

Naturellement de mollem, comme mollir.

MOULES. — Une paire de moules de gants, Une paire de gifles.

MOUNICHE, s. f., terme libre. — Pubes feminea. — De mouna, femme (voy. mounine), avec le suffixe iche, par analogie avec barbiche.

MOUNINE, s. f. — 1. Guenon. Au fig. une femme grimacière, minaudière. As-tu