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petits, affichent ouvertement la prétention de s’attribuer, par la force ou la ruse, les territoires de leurs voisins ; d’autres, moins ardents ou plus dissimulés, se tiennent prêts à profiter sans scrupule des occasions d’agrandissement qui pourront se présenter. Pour arriver à leurs fins, les gouvernants imbus de ces prétentions ne se contentent plus des petites armées permanentes qui se développèrent, du XVIe au XVIIIe siècle, avec les monarchies absolues : ils organisent leurs provinces en armées tellement mobiles qu’elles peuvent être jetées en quelques jours sur les territoires convoités[1]. Si l’on s’engage définitivement dans les voies récemment ouvertes, ces armées deviendront,

    eux, ce besoin de l’âme n’est pas moins impérieux que les besoins du corps. Ce respect des convictions religieuses chez la race la plus soumise aux vrais principes de l’égalité serait antipathique au scepticisme et à l’absolutisme inculqués aux Français par l’ancien régime en décadence et par la révolution. Cette comparaison est bien propre à signaler aux hommes réfléchis l’infériorité qu’imprime à notre race l’exagération de l’esprit d’égalité (§ 59), sous un régime où l’on se préoccupe peu de l’ordre moral.

  1. M. David Urquhart est l’homme qui, de notre temps, signale avec le plus de dévouement et d’autorité les maux que déchaîne sur l’Europe l’oubli du droit des gens. Je ne saurais trop recommander la lecture des écrits publiés à ce sujet sous sa direction. Ceux de mes concitoyens qui ne sont point familiers avec la langue anglaise prendront une idée de ses travaux en consultant : les articles français d’un recueil périodique publié à Londres, le Diplomatic Review ; Appel d’un protestant au Pape pour le rétablissement du droit public des nations ; une brochure in-8o ; Paris, chez Douniol, 1869.