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ries avec le troupeau commun. Ils en vendent à leur profit tous les produits ; ils payent toutefois à la communauté une somme annuelle de 5 francs par tête de brebis, comme dédommagement, pour la valeur du foin consommé pendant l’hiver. Le domestique lui-même, suivant la coutume qui se retrouve également en Basse-Bretagne[1], est autorisé à entretenir à son profit, sans aucune redevance, dans le troupeau commun, une brebis achetée de ses deniers. Ce domestique, bien que traité à tous égards comme un membre de la famille (§ 19), n’est point associé à la propriété commune et il est rétribué, comme cela se pratique ordinairement, par un salaire réglé à l’année ce salaire, fixé à 65 francs, représente, en fait, une part du bénéfice annuel à peu près proportionnelle à la quantité de travail qu’il fournit.

L’épargne annuelle mentionnée au budget a été calculée sans tenir compte des prélèvements faits, à ces divers titres, sur les produits du travail de la communauté.

L’épargne, après déduction de ces divers prélèvements, est employée exclusivement à constituer les dots et les trousseaux des membres de la famille qui se marient et s’établissent hors de la communauté. Elle est presque toujours engagée à l’avance, par suite de la pression exercée

  1. Pen-ty, ou journalier agriculteur de la Basse-Bretagne. (Les Ouvriers européens, t. IV.)