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nant faire beaucoup plus de pitié et de compassion, puisque les peuples sont incomparablement plus chargés et plus tiranisés en toutes manières, qu’ils ne l’étoient en ce tems-là, en l’année 1164. La recette du Roi étoit déjà de plus de 63 millions et maintenant elle passe de beaucoup plus cette somme comme on verra ci-après.




LVII.


SALUT DE L’EUROPE EN L’AN 1694.


Voici comme un Auteur du dernier siècle parle de la conduite et du gouvernement tirannique de nos derniers Rois de France. Il auroit, dit-il, sujèt de s’étonner que la France propose la paix au milieu de ses victoires, si l’histoire de ses Règnes ne nous aprenoit, par une funeste expérience, que la paix lui a plus servie à avancer ses conquêtes, que la guerre même. Ainsi ce sera merveille, dit-il, si quelque Auteur François ne nous fait un jour remarquer, par une fausse plaisanterie, qu’elle sera enfin parvenue à force de paix et de rupture à la Monarchie universelle, où l’on voit qu’elle tend à pleines voiles Mais ce qu’il y a de plus outrageant dans sa conduite, c’est que, non contente de violer tous les traités, elle ne fait plus d’invasion, qu’elle ne soit accompagnée des cruautés les plus énormes, comme si, après s’être