Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/96

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de leurs foibles idoles de pâte, a plus de force et plus d’effèt que la vaine consécration, que les Païens font de leurs idoles de bois ou de pierre, d’or ou d’argent ? Pensent-ils que les 4 paroles de leur prétendue consécration auroient plus de force et plus de vertu que cette fameuse, pompeuse, magnifique prétendue consécration, qui se fit par exemple en Babylone, de cette fameuse et prodigieuse statue d’or que le Roi Nabucadenazar fit dresser dans la plaine de Dura, dans son Roïaume ? Cette statue, qui était toute d’or, étoit de 60 coudées de hauteur et de six coudées de largeur. Le Roi, l’aïant fait dresser dans le champ que je viens de nommer, voulut en faire la dédicace et la consécration, de la manière la plus solemnelle qu’il lui fut possible. Pour cet effèt il commanda à tous les grands Seigneurs, à tous les Princes, à tous les Gouverneurs, à tous les Magistrats et à tous les Officiers de son Roïaume, de venir et de se rendre à tel jour qu’il leur marqua, devant cette statue pour en faire solemnellement la dédicace et la consécration, et fit en même tems commandement à tous les peuples, que du moment qu’ils entendoient le son des trompettes, des hautsbois et de tous les autres instrumens de musique, qui commenceroient à jouer aussitôt après la consécration de la statue, ils aïent tous à se prosterner devant elle et à l’adorer comme un Dieu, menaçant de faire sévèrement punir tous ceux, qui ne l’adoreroient point. Ce que le Roi commanda, fut ponctuellement exécuté, tous les grands Seigneurs, tous les Princes, tous les Gouverneurs, tous les Magistrats et tous les Officiers de son Roïaume se rendirent au