Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/97

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jour marqué devant cette statue, avec une multitude infinie de peuples, qui se rendirent de tous côtés, pour voir cette prodigieuse statue et pour voir la magnificence de cette consécration, qui se fit effectivement devant tout ce peuple, de la manière la plus solemnelle, qui se peut faire. Aussitôt que cette consécration prétendue fut faite, les trompettes et les hautsbois et tous les autres instrumens de musique commencèrent à sonner, et en même tems chacun se prosterna, pour adorer cette statue, comme un Dieu nouvellement fait. Voilà peut-être la consécration la plus solemnelle et la plus magnifique, qui s’est jamais faite. Nos Christicoles penseroient-ils, qu’une telle consécration auroit pû avoir la force ou la vertu de faire de cette statue d’or un véritable Dieu, soit en changeant toute la substance de l’or de cette statue en Dieu, soit en attirant ou en arrêtant la Divinité même dans cette statue ? Non, sans doute, ils ne voudroient pas le penser, et ils auroient même honte de le dire ! Pourquoi donc pensent-ils, que leur vaine et frivole prétendue consécration de quatre paroles seulement, qu’ils disent sur de foibles petites images de pâte et sur quelques goûtes de vin, auroit la vertu de changer du pain et du vin au corps et au sang de leur Dieu-Christ ? D’où tireroit-elle cette prétendue force et puissance, de faire ainsi d’une petite image de pâte et de quelques goûtes de vin un Dieu tout-puissant, et de changer, comme ils disent, en un moment toute la substance du pain et du vin, au corps et au sang d’un Homme-Dieu ? ô les insensés Docteurs ! Comment osent-ils soutenir, ou même seu-