Page:Le procurateur de Judée - p08.jpg

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réponds-moi : les dieux ont-ils comblé tes désirs ? Jouis-tu de tout le bonheur que tu mérites ? Parle-moi de ta famille, de ta fortune, de ta santé.

— Retiré en Sicile, où je possède des terres, je cultive et je vends mon blé. Ma fille aînée, ma très chère Pontia, devenue veuve, vit chez moi et gouverne ma maison. J’ai gardé, grâces aux dieux, la vigueur de l’esprit ; ma mémoire n’est point affaiblie. Mais la vieillesse ne vient pas sans un long cortège de douleurs et d’infirmités. Je suis cruellement travaillé de la goutte. Et tu me vois à cette heure allant chercher par les champs Phlégréens un remède à mes maux. Cette terre brûlante, d’où, la nuit, s’échappent des flammes, exhale d’âcres vapeurs de soufre qui, dit-on, calment les douleurs et rendent la souplesse aux

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