Page:Le roman de la luxure, tomes 3 et 4, Miss Frankland - Les mystères du presbytères, 1925.djvu/143

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— Le monde, mon cher garçon, et par ce mot j’entends la société en général, condamne les plaisirs que nous avons pris ensemble dernièrement. Leurs préjugés étroits ignorent les effets que la nature seule réserve à ces actes délicieux et que le grand Dieu de la nature nous favorise en nous donnant la puissance nécessaire de les accomplir. Mais, quoique le monde ait jugé à propos de les flétrir de sa censure, les hommes de prudence, comme moi, tout en ayant l’air de se conformer à ces préjugés stupides, ont cependant trouvé le moyen d’en jouir en secret. Je suis ravi d’avoir trouvé dans ta tante une femme qui comprend et partage mes désirs. Elle est vraiment ravissante dans toutes les beautés de son corps admirable, et aussi ardente de tempérament que peut le souhaiter une personne de notre sexe. Malgré ton ignorance, tu as dû t’apercevoir du merveilleux pouvoir qu’elle a de vous procurer des sensations touchant à l’extase, et tu as dû entendre comme, au milieu de ses jouissances, emportée par la passion, elle fait entendre de ces mots obscènes et orduriers qui vous excitent davantage au lieu de vous choquer. Si je te parle avec cette franchise, mon cher garçon, c’est que j’ai reconnu en toi des dispositions très grandes pour les plaisirs érotiques et un tempérament qui prouve que tu es bien de la même famille que ta tante ; vous êtes dignes l’un de l’autre et bien faits tous deux pour jouir jusqu’à l’excès des plaisirs amoureux, aussi je bénis mon heureuse étoile qui vous a réunis sous