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À mon arrivée, les sarcasmes dont je fus assailli au sujet de ma paresse me prouvèrent qu’ils connaissaient la cause de mon retard. Je regardai ma chère tante et je vis de suite, à la satisfaction peinte sur sa large figure, que c’était elle-même qui s’était vantée de ses exploits et que c’était sa faute seule.

Comme c’était dimanche, nous allâmes tous à l’église pour le bon exemple. Le pasteur nous fit un superbe sermon sur les beautés de la vertu et de la chasteté. C’était vraiment un très beau sermon et dit avec une onction qui éloignait toute possibilité de supposer qu’un tel prêcheur puisse faire le contraire d’une telle doctrine. Il fit assurément grand plaisir à plusieurs familles de l’endroit, car deux ou trois messieurs avec leurs femmes attendirent la sortie du pasteur de l’église pour le complimenter sur son éloquence et le sujet choisi. Le pasteur, flatté, invita deux familles habitant assez loin, à venir luncher au presbytère, de sorte que nous formions une nombreuse société dont la tenue était irréprochable.

C’était tout à fait édifiant d’entendre les pieuses et vertueuses remarques de l’admirable Frankland et de la non moins vertueuse et correcte madame Dale. Cela leur valut une entrée dans ces deux familles, très considérées dans le pays, et finit par un excellent mariage pour la chère petite Ellen. Voilà le résultat du succès de la dissimulation.

Le vice jouant le rôle de la vertu et réussis-

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