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nom ? Et ton nom à toi ? Et comment se fait-il ?…

L’homme, furieux également, voulait arracher le violon à Raoul et la lutte commençait, lorsqu’un second tramway passa. Raoul s’y jeta, tandis que le bandit essayait vainement de démarrer.

Il rentra furieux à l’hôtel. Heureusement, il tenait, compensation agréable, les titres de la comtesse Faradoni.

Il défit le journal. Quoique privé de son manche et de tous ses accessoires, le violon était beaucoup plus lourd qu’il n’aurait dû l’être.

À l’examen, Raoul constata qu’une des éclisses avait été sciée habilement, tout autour, puis replacée et collée.

Il la décolla.

Le violon ne contenait qu’un paquet de vieux journaux, ce qui laissait croire, ou bien que la comtesse avait dissimulé sa fortune autre part, ou bien que le comte, ayant découvert la cachette, jouissait paisiblement des revenus dont la comtesse avait voulu le frustrer.

— Bredouille sur toute la ligne, grommela Raoul. Ah ! mais, elle commence à m’agacer, la donzelle aux yeux verts ! Et ne voilà-t-il pas qu’elle me refuse la main ! Quoi ? M’en veut-elle de lui avoir cambriolé la bouche ? Mijaurée, va !


V

Le Terre-neuve


Durant toute une semaine, ne sachant où porter la bataille, Raoul lut attentivement les reportages des journaux qui relataient le triple as-