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LES ANTÉCÉDENTS


Que le très jeune Saint-Just ait convoité la fille et l’étude de Me Louis-Antoine Gellé, notaire royal au baillage de Coucy-le-Château, qu’il ait été plus heureux à l’égard de la fille qu’à celui de l’étude, cela est, paraît-il, hors de doute. L’existence de ces relations paraît indéniable à Blérancourt, la tradition les affirme si énergiquement, qu’il serait impossible d’y relever une seule opinion divergente. Louise-Thérèse Sigrade Gellé épousait le 25 juillet 1786 Me François Thorin qui succédait à son beau-père et le 25 juillet 1793 elle fuyait à Paris rejoindre Saint-Just. M. Hamel, dans un article à la Révolution française[1], acceptait la brochure Patoux, laquelle, d’ailleurs, remettait au point cette affaire de séduction et, avant Hamel, affirmait que la jeune femme avait préparé sa fuite à l’insu de Saint-Just, dont elle n’aurait pas été reçue. Ces messieurs faisaient observer qu’à cette date du 25 juillet, Saint-Just était en mission. Ce n’est pas exact. Le 18 juillet, il est vrai, à la séance du Comité, il se fait désigner et, chose assez curieuse, désigner seul, pour une mission dans l’Aisne, l’Oise et la Somme ; mais il ne partit pas. On le retrouve

  1. Avril 1897.