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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

le papier à grande eau, pour n’en laisser subsister aucune trace.

On se sert encore, pour détacher les papiers, d’une combinaison liquide de chlore et d’alcali caustique, très connue sous le nom d’eau de javelle (chlorure de potasse), étendue d’eau dans la proportion d’une partie sur neuf parties d’eau ; mais ce procédé, malheureusement trop employé à cause de sa simplicité, n’est pas à recommander. On peut atténuer les effets destructeurs de l’eau de javelle en immergeant le papier traité dans un nouveau bain d’hyposulfite de soude, puis en le passant dans un troisième bain d’eau de pluie. La mauvaise qualité des papiers fabriqués actuellement les rend peu propres à supporter ces lavages successifs.

Le seul avantage sérieux que présente l’emploi du chlore, c’est de blanchir le papier et de le détacher, en une seule opération. On peut donc utiliser cette double action, pourvu qu’on agisse avec prudence et qu’on l’élimine entièrement par les lavages que nous venons d’indiquer.

Dès 1860, on a appliqué avec succès l’ozone à l’état de gaz saturé de vapeur d’eau ou d’eau oxygénée au nettoyage des livres et des vieilles gravures. L’encre d’impression n’est pas sensiblement attaquée par l’ozone quand on ne prolonge pas le traitement ; il est sans action sur les taches de graisse et de moisissure. Les couleurs métalliques n’éprouvent pas de modification, tandis que les couleurs végétales sont complètement détruites. Par contre les encres à écrire sont presque toutes effacées par l’ozone. Il suffit d’un traitement très peu prolongé pour enlever l’écriture et pour rendre au papier toute sa blancheur.