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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

répliqueriez sans doute, comme au président, que vous ne pouvez me répondre qu’à six heures et demie…

— Non, mon cher Sainclair, non, mon cher Sainclair ! Je vais vous dire tout de suite ce que je suis allé faire en Amérique, parce que vous, vous êtes un ami : je suis allé chercher le nom de la seconde moitié de l’assassin !

— Vraiment, vraiment, le nom de la seconde moitié…

— Parfaitement. Quand nous avons quitté le Glandier pour la dernière fois, je connaissais les deux moitiés de l’assassin, et le nom de l’une de ces moitiés. C’est le nom de l’autre moitié que je suis allé chercher en Amérique… »

Nous entrions, à ce moment, dans la salle des témoins. Ils vinrent tous à Rouletabille avec force démonstrations. Le reporter fut très aimable, si ce n’est avec Arthur Rance auquel il montra une froideur marquée. Frédéric Larsan entrant alors dans la salle, Rouletabille alla à lui, lui administra une de ces poignées de main dont il avait le douloureux secret, et dont on revient avec les phalanges brisées. Pour lui montrer tant de sympathie, Rouletabille devait être bien sûr de l’avoir roulé. Larsan souriait, sûr de lui-même, et lui demandait, à son tour, ce qu’il était allé faire en Amérique. Alors, Rouletabille, très aimable, le prit par le bras et lui conta dix anecdotes de son voyage. À un moment, ils s’éloignèrent, s’entretenant de choses plus