de l’assassin. Il est six heures trente-cinq, monsieur Rouletabille, et nous ne savons encore rien !
— Voilà, m’sieur ! commença mon ami au milieu d’un silence si solennel que je ne me rappelle pas en avoir « vu » de semblable, je vous ai dit que ce bout de cour était fermé et qu’il était impossible pour l’assassin de s’échapper de ce carré sans que ceux qui étaient à sa recherche s’en aperçussent. C’est l’exacte vérité. « Quand nous étions là, dans le carré de bout de cour, l’assassin s’y trouvait encore avec nous ! »
— Et vous ne l’avez pas vu !… c’est bien ce que l’accusation prétend…
— Et nous l’avons tous vu ! monsieur le président, s’écria Rouletabille.
— Et vous ne l’avez pas arrêté !…
— Il n’y avait que moi qui sût qu’il était l’assassin. Et j’avais besoin que l’assassin ne fût pas arrêté tout de suite ! Et puis, je n’avais d’autre preuve, à ce moment, que « ma raison ! » Oui, seule, ma raison me prouvait que l’assassin était là et que nous le voyions ! J’ai pris mon temps pour apporter, aujourd’hui, en cour d’assises, « une preuve irréfutable, et qui, je m’y engage, contentera tout le monde. »
— Mais parlez ! parlez, monsieur ! Dites-nous quel est le nom de l’assassin, fit le président.
— Vous le trouverez parmi les noms de ceux