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OÙ ROULETABILLE APPARAÎT…

l’étrangler… Mais la main tâtonnante de Mlle  Stangerson a saisi, dans le tiroir de la table de nuit, le revolver qu’elle y a caché depuis qu’elle redoute les menaces de l’homme. L’assassin brandit déjà, sur la tête de la malheureuse, cette arme terrible dans les mains de Larsan-Ballmeyer, un os de mouton… Mais elle tire… le coup part, blesse la main qui abandonne l’arme. L’os de mouton roule par terre, « ensanglanté par la blessure de l’assassin… » l’assassin chancelle, va s’appuyer à la muraille, y imprime ses doigts rouges, craint une autre balle et s’enfuit…

« Elle le voit traverser le laboratoire… Elle écoute… Que fait-il dans le vestibule ?… Il est bien long à sauter par cette fenêtre… Enfin, il saute ! Elle court à la fenêtre et la referme !… Et maintenant, est-ce que son père a vu ? a entendu ? Maintenant que le danger a disparu, toute sa pensée va à son père… Douée d’une énergie surhumaine, elle lui cachera tout, s’il en est temps encore !… Et quand M. Stangerson reviendra, il trouvera la porte de la « Chambre Jaune » fermée, et sa fille, dans le laboratoire, penchée sur son bureau, attentive, « au travail, déjà ! »

Rouletabille se tourne alors vers M. Darzac :

« Vous savez la vérité, s’écria-t-il, dites-nous donc si la chose ne s’est pas passée ainsi ?

— Je ne sais rien, répond M. Darzac.

— Vous êtes un héros ! fait Rouletabille en se croisant les bras… Mais si Mlle  Stangerson était,