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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

hélas ! en état de savoir que vous êtes accusé, elle vous relèverait de votre parole… elle vous prierait de dire tout ce qu’elle vous a confié… que dis-je, elle viendrait vous défendre elle-même !… »

M. Darzac ne fit pas un mouvement, ne prononça pas un mot. Il regarda tristement Rouletabille.

« Enfin, fit celui-ci, puisque Mlle  Stangerson n’est pas là, « il faut bien que j’y sois, moi ! » Mais, croyez-moi, monsieur Darzac, le meilleur moyen, le seul, de sauver Mlle  Stangerson et de lui rendre la raison, c’est encore de vous faire acquitter ! »

Un tonnerre d’applaudissements accueillit cette dernière phrase. Le président n’essaya même pas de réfréner l’enthousiasme de la salle. Robert Darzac était sauvé. Il n’y avait qu’à regarder les jurés pour en être certain ! Leur attitude manifestait hautement leur conviction. Le président s’écria alors :

« Mais enfin, quel est ce mystère qui fait que Mlle  Stangerson, que l’on tente d’assassiner, dissimule un pareil crime à son père ?

— Ça, m’sieur, fit Rouletabille, j’sais pas !… Ça ne me regarde pas !… »

Le président fit un nouvel effort auprès de M. Robert Darzac.

« Vous refusez toujours de nous dire, monsieur, quel a été l’emploi de votre temps pendant qu’« on » attentait à la vie de Mlle  Stangerson ?

— Je ne peux rien vous dire, monsieur… »

Le président implora du regard une explication de Rouletabille :