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LE MYSTÈRE DE Mlle  STANGERSON

M. Darzac que, si son père arrivait à soupçonner un pareil déshonneur, « elle se tuerait ! » M. Darzac s’était juré qu’il ferait taire cet Américain, soit par la terreur, soit par la force, dût-il commettre un crime ! Mais M. Darzac n’était pas de force, et il aurait succombé sans ce brave petit bonhomme de Rouletabille.

Quant à Mlle  Stangerson, que vouliez-vous qu’elle fît, en face du monstre ? Une première fois, quand, après des menaces préalables qui l’avaient mise sur ses gardes, il se dressa devant elle, dans la « Chambre Jaune », elle essaya de le tuer. Pour son malheur, elle n’y réussit pas. Dès lors, elle était la victime assurée de cet être invisible « qui pouvait la faire chanter jusqu’à la mort », qui habitait chez elle, à ses côtés, sans qu’elle le sût, qui exigeait des rendez-vous « au nom de leur amour ». La première fois, elle lui avait « refusé » ce rendez-vous, « réclamé dans la lettre du bureau 40 » ; il en était résulté le drame de la « Chambre Jaune ». La seconde fois, avertie par une nouvelle lettre de lui, lettre arrivée par la poste, et qui était venue la trouver normalement dans sa chambre de convalescente, « elle avait fui le rendez-vous », en s’enfermant dans son boudoir avec ses femmes. Dans cette lettre, le misérable l’avait prévenue, que, puisqu’elle ne pouvait se déranger, « vu son état », il irait chez elle, et serait dans sa chambre telle nuit, à telle heure… qu’elle eût à prendre toute disposition pour éviter le scandale… Mathilde