Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Duval, et qui régale le Parisien élégant dans ses parties fines au Café anglais. Elle peut prendre la devise inverse de celle de Fouquet, non pas où ne monterai-je point, quo non ascendam ? mais jusqu’à quel menu détail de la vie ne descendrai-je pas, quo non descendam ? Les peuples civilisés en sont venus à cette phase de l’existence sociale que Fourier décrivait sous le nom de garantisme, et qu’il considérait comme une sorte de féodalité industrielle et commerciale, mettant fin à la récente anarchie et frayant les voies à l’association définitive. L’association définitive, d’après Fourier, c’est l’association des personnes l’association qui nous éblouit aujourd’hui par ses conquêtes, c’est l’association des capitaux.

La transformation à laquelle nous assistons et que les plus perspicaces seuls de nos pères pouvaient entrevoir, a trop d’importance pour que nous n’en marquions pas rapidement les principales phases. Il existe à ce sujet un document très-curieux : ce sont les Tableaux des valeurs cotées aux bourses de Paris, Lyon et Marseille, dressés par M. Alphonse Courtois : l’auteur embrasse, année par année, toute la période de 1797 à 1876 que de changements dans quatre-vingts années, non pas superficiels, mais organiques, touchant à l’essence même de la société ! Jusqu’en 1816, il n’y avait que sept valeurs cotées à la Bourse de Paris : la rente 5 p. 100, les obligations de la Ville de Paris, les Consolidés anglais, trois titres à revenu fixe ; puis quatre valeurs à revenus variables, les actions de la Banque de France, du Canal du Midi, des Trois vieux (sic) ponts sur la Seine et, enfin, les actions Jabach. En 1821, on en trouve quinze, dont sept fonds d’État ou de villes et huit sociétés : c’est l’époque de la naissance des premières compagnies d’assurances les Assurances générales, le Phénix et la Nationale, destinées toutes les trois à une si éclatante fortune la première, surtout, dont les actions ont près de deux fois centuplé de prix au bout de soixante ans. En 1826, quarante-deux valeurs figurent à la cote de la Bourse de Paris, dont quinze sociétés diverses. Aux assurances maritimes et contre l’incendie, se joignent les premières assurances sur la vie, et le gaz fait son apparition dès 1825. Au