Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/519

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cette période de 245 marks (306 fr. 25) à 254 marks (317 fr. 50). Le progrès est sensible, il est encore plus marqué pour les deux classes supérieures. Celle des revenus modiques (mässige Einkommen) ou des revenus de 2,000 à 6,000 marks (de 2,500 à 7,500 fr.) comptait 1,191,100 personnes en 1872 et 1,437,000 en 1878, ce qui est un accroissement de 243,000 personnes, soit de plus de 20 p. 100, très-supérieur par conséquent à la proportion de l’accroissement général de la population. Le revenu par tête dans cette classe était de 866 marks (1082 fr. 50) en 1872, il s’est élevé à 881 marks (1,101 fr. 25 en 1878). La classe des revenus moyens (de 6,000 marks à 20,000 ou de 7,300 à 25,000 francs) s’est accrue en population, mais a légèrement baissé pour la moyenne du revenu par tête. Elle comptait 146,000 personnes en 1872, 225,600 en 1878, accroissement énorme de plus de 50 p. 100 le revenu par tête qui était de 2,641 marks ou 3,301 fr. 25 est tombé à 2,630 marks ou 3,287 fr. 50 : ce n’en est pas moins pour cette classe un progrès considérable. La catégorie des gros revenus, de 20,000 marks à 100,000 marks (de 25,000 francs à 125,000), comptait 22,120 personnes en 1872 et 27,920 en 1878, augmentation de 5,800 personnes ou plus de 20 p. 100 ; le revenu moyen n’a que très légèrement augmenté dans cette classe : de 10,229 marks ou 12,787 francs, il s’est élevé à 10,365 marks ou 12,956 francs. La catégorie supérieure, celle des très-gros revenus qui sont supérieurs à 100,000 marks ou 125,000 francs, s’est aussi accrue comme nombre dans cette période de 1872 à 1873, mais le revenu moyen par tête dans cette classe a aussi baissé : les contribuables de cette catégorie (y compris les membres de leurs familles), étaient au nombre de 1,300 en 1872, ils sont 1800 en 1878 ; le revenu moyen par tête y était de 62,403 marks ou 78,003 francs en 1872, il est tombé à 56,539 marks ou 70.666 francs en 1878. Il ne faut pas oublier que cette période de six années n’est pas une période normale elle a été marquée par un entraînement extraordinaire de spéculation qui a profité surtout aux gens de finances, aux habiles fondateurs de sociétés et aux joueurs à la Bourse.