Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

163
LA CHINE EN FOLIE

comme dans un encrier. « V’là le Palace ! », dit l’une de mes recrues. C’était l’hôtel de Pékin. « Hata-Men ! têtes de porc ! On vous a dit Hata-Men ! » Les coolies, comme tous les coolies, ignoraient où ils nous menaient, ils fichaient le camp à l’opposé. On repiqua sur la droite. « C’est tout de même dommage que j’aie pas de mère pour qu’elle voie son fils se faire trimballer ainsi les côtes ! Et toi, le Toulonnais, t’as une mère ? »

— Oui, j’ai une mère.

On atteignit l’avenue de Hata-Men. « À droite ! eh ! citron ! à droite ! » Quittant la grande voie, on s’enfonça dans des houtongs sinistres.

Les « pousses » posèrent leurs brancards et tendirent la main. Ils n’iraient pas plus loin. « C’est-y qu’ t’ as peur qu’on t’ coupe le cou dans les obscurités ? »

On partit à pied !

— C’est des Coréennes, expliqua le plus grand, qui sont gentilles pour les navigateurs !

Ce n’étaient plus des ruelles, c’étaient des boyaux ! Puis un immense terrain vague, et, comme un îlot : la maison.

Alors le marsouin parleur fit les présentations :

— Lui, c’est le Toulonnais, moi c’est Jumeau, l’autre c’est Vittel.