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PÊCHEURS DE PERLES

Ils n’étaient point quatre, mais onze, retour de la mère des villes (La Mecque) et tous du village de Séguid, dans les Farsans. Cinq autres étaient venus sur ce sambouk pour les ramener dans leur pays. Tous des hommes qui ne vivraient pas longtemps. On était parti autour de midi, moment où, chaque jour, une brise, qui mène ici une vie régulière, s’empare de ces parages jusqu’à l’heure du moghreb.

Un sambouk est un bateau pansu, poids lourd, spécialement construit pour glisser sur les parties de la mer non encore bitumées… On y est donc assez cahoté. Mais laissons ce pêcheur de perles à sa honteuse indisposition… Un pêcheur de perles ! Où allons-nous, Neptune ?

L’un des cinq était un Somali français, enfant de Djibouti. Il vint s’asseoir sur la partie pontée où nous étions assis et nous dit sans aucune préparation : « Je leur vends du vermicelle. »

— Ils mangent donc du bouillon ?

— Quand ils pêchent, ils ne se nourrissent que de vermicelle.

Lui ne plongeait plus. Il nous signifiait d’un clin d’œil qu’il était malin, beaucoup plus que tous ceux-là. Enfant, alors que Djibouti était encore un marché aux perles, il avait vu la folie. L’expression arabe qu’il venait d’employer ne pouvait plus nettement se traduire. Il faut étendre la formule à