Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/156

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Cependant on vit encore sur le passé. Toute famille riche du Hedjaz possède ses esclaves pour la cuisine, pour le lit. L’homme de bonne souche, en se mariant, offre une esclave à sa femme : c’est la bague de fiançailles de l’Arabie. On dit même que dans les territoires encore inviolés, à Riad, des esclaves blanches donnent à Ibn Seoud une raison supplémentaire de trouver que Dieu est grand ! Ce seraient des Arméniennes dont le rapt répondrait à la loi sainte du Coran : « La guerre contre l’Incroyant te pourvoira d’esclaves. » Belles incroyantes, aux maris massacrés, êtes-vous au moins un peu heureuses ?

Le plus extraordinaire, c’est qu’un esclave, une fois bien assis dans sa position d’esclave, ne se lève pas toujours pour ouvrir la porte qui le libérerait. Est-ce illogique ? Ils grandissent dans les maisons, les considèrent comme les leurs. Les uns restent domestiques, les autres deviennent hommes de confiance, les femmes sont les mères de quelques fils de leur maître. L’esclavage a noirci toute la population du Hedjaz. On constate même sur place que le danger, pour un esclave, est de tomber malade et d’être libéré par un propriétaire avare. J’en ai vu deux dans cet état. Ils en pleuraient.

On peut citer des exceptions. Ces temps derniers,