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LES MABINOGION

apercevoir de son poignet entre ses gants et ses manches était aussi blanc que le lis ; son poignet était plus gros que le con-de-pied d’un guerrier. lddawc et ses compagnons s’avancèrent jusque devant Arthur et le saluèrent. « Dieu vous donne bien, » dit Arthur. « Où as-tu trouvé, Iddawc, ces petits hommes-là ? › — « Plus haut là-bas, seigneur, .› répondit Iddawc, « sur la route. » Arthur eut alors un sourire amer.« Seigneur » dit Iddawc., « pourquoi ris-tu ? » — « lddawc, » répondit-il, « je ne ris pas ; cela me fait pitié de voir des hommes aussi méprisables que ceux-là garder cette île après qu’elle a été défendue par des hommes comme ceux d’autrefois. » Iddawc dit alors à Ronabwy : « Vois-tu à la main de l’empereur, cette bague avec la pierre qui y est enchâssée ? » — « Je la vois. » Une des vertus de cette pierre, c’est qu’elle fera que tu te souviennes de ce que tu as vu cette nuit ; si tu n’avais pas vu cette pierre, jamais le moindre souvenir de cette aventure ne te serait venu à l’esprit. »

Ensuite Bonabwy vit venir une armée du côté du gué. « Iddawc, » dit-il, « à qui appartient cette troupe là-bas ? » — « Ce sont les compagnons de Ruawn Pebyr. Ils peuvent prendre hydromel et bragawt (1) à leur gré, comme marque d’honneur, et faire la cour, sans qu’on y trouve à redire, à toutes les filles des princes de l’île de Bretagne ; et

(1) Voir § plus haut, p. 304, note 2.