Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 2.djvu/60

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CHANSON


« La nuit est si profonde qu’elle entre dans mes yeux. — Tu ne verras pas le chemin. Tu te perdras dans la forêt.

— Le bruit des chutes d’eau remplit mes oreilles. — Tu n’entendrais pas la voix de ton amant même s’il était à vingt pas.


— L’odeur des fleurs est si forte que je défaille et vais tomber. — Tu ne le sentirais pas s’il croisait ton passage.


— Ah ! il est bien loin d’ici, de l’autre côté de la montagne, mais je le vois et je l’entends et je le sens comme s’il me touchait. »