Page:Lozeau - L'Âme solitaire, 1908.djvu/6

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
NOTE DE L’ÉDITEUR

M. Albert Lozeau est un jeune poète de Montréal, dont nous sommes heureux de présenter les vers au public lettré. Rompant avec la tradition habituelle des écrivains canadiens, il ne s’est pas inspiré d’un sentiment exclusivement religieux et national, comme celui que l’on retrouve dans Crémazie et ses disciples. « La maladie l’a ramené chez lui », selon le mot de Maine de Biran, et pour juger sainement les vers qu’il écrivit pendant de dures années d’épreuve et de souffrances physiques, il faut se reporter à ses propres aveux. Ils permettent de comprendre le talent particulier de M. Lozeau mieux que tous les commentaires, et sous l’auteur de trouver l’homme.

« Je suis, dit-il, un ignorant. Je ne sais pas ma langue. Je balbutie en vers assez harmonieux