Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 47 —


guent en cour les tabourets, et qui dédaigneraient votre douzil.

Ces derniers mots firent si cruellement rengainer mon pauvre prélat, que je ne pus entrevoir son vit. Je le crus absolument nul, et la charité m’engagea à le réveiller.

— Parlez donc, monseigneur, dis-je d’un ton familier (j’avais acquis le droit de ne pas me gêner) ; je ne vous reproche pas les caresses que vous avez faites à mon cul ; il ne les a pas reçues sans mérite, et d’ailleurs un cul vous paraît une pièce si sublime que l’on dirait même en théologie que tout est créé pour les culs. Vivent donc les culs ! je n’en parlerait plus ; mais vous prétendez encore piler le divin mortier ! et cela me donne des scrupules nouveaux. Rappelez-vous donc que vous avez condamné au célibat des moines vigoureux, des prêtres bouillants, de jolies petites nonnes, que réclament les droits de la nature. Vous devez l’exemple, enfin, et je ne puis vous pardonner de vouloir foutre, tandis que vous prescrivez le jeûne le plus cruel à des braves gens qui foutraient plus vigoureusement que votre molle Grandeur.

— Ne gronde donc pas, charmante, répond-il en me chatouillant les fesses et le con, je vais m’expliquer. Dans l’espèce humaine, ainsi que dans les autres espèces animales, chacun a ses besoins. En conviens-tu ?

— Oui, ensuite.

— Ensuite, c’est que mes besoins m’entraînent vers une femme. Puis-je me refuser à l’instinct de la nature ?