Page:Léonard de Vinci - 14 manuscrits.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LES MANUSCRITS DE LÉONARD DE VINCI 67

quelqu'œuvre, disant : celle-ci est de bon prix, celle-là est médiocre, et cette autre de hasard ; et montrent ainsi qu'ils ont des œuvres à tous prix.

M'employant non moins à la sculpture qu'à la peinture et faisant l'une et l'autre, au même degré, il me paraît, avec une petite imputation, que je puis décider quelle est celle des deux qui témoigne de plus d'inven- tion, de difficulté et de perfection.

La sculpture est subordonnée à certaines lumières comme je lai dit, tandis que la peinture toujours porte avec elle ses ombres et ses lumières ; et cette question de l'ombre et de la lumière est importante en sculpture.

Le sculpteur est aidé par la nature du relief qui le génère de lui-même ; le peintre, par art accidentel, le fait dans les lieux ou vrai- semblablement la nature le ferait.

Le sculpteur ne peut diversifier les carac- tères variés de la couleur, alors que la peinture les produit tous. La perspective des sculpteurs n'a aucune vérité ; celle des peintres atteint à cent mille de distance. La perspective aérienne manque à !(.ius ouvrages.

�� �