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partie physique.

tique, fibreuse, et pour prendre enfin à peu près l’apparence du blanc d’œuf durci par la chaleur.

L’auteur a observé, pour la première fois, cette altération sur une fille idiote de naissance, paralysée du bras et de la jambe gauches, tellement bornée dans ses facultés, qu’elle ne comprenait que les questions relatives à ses besoins animaux, et qu’à peine elle pouvait répondre oui et non. Cette malheureuse avait de plus, tous les mois, de violens accès d’épilepsie. On trouva l’hémisphère droit de son cerveau dans l’état que nous venons de décrire ; sa moelle épinière était ramollie au niveau de la première vertèbre du dos, et le nerf sciatique correspondant au membre paralysé était plus gros qu’à l’ordinaire.

Une femme tombée en démence à quarante-neuf ans, et morte à cinquante-deux, offrit un endurcissement considérable du même genre dans l’épaisseur de l’hémisphère gauche, au-dessous du ventricule, et un autre encore plus prononcé au bord postérieur du cervelet.

M. Pinel a observé plusieurs autres individus où cet endurcissement accompagnait l’idiotisme. Dans cet état, le tissu médullaire ressemble à une masse compacte, inorganique ; la substance du cerveau est affaissée ; on n’y voit aucune trace de vaisseaux ; au lieu de se dilater à la chaleur en laissant un résidu brunâtre et léger, elle se racornit avec une odeur forte, et laisse un résidu noirâtre et luisant.

L’auteur se propose de continuer ses observations ; et il n’est pas douteux qu’elles ne puissent devenir de la plus grande importance pour la physiologie et même pour la psychologie, s’il a soin d’établir un parallèle exact entre le lieu et l’espace occupé par cette altération, et les affections mentales qu’éprouveraient les individus dans lesquels il l’observera.


Nous avons entretenu nos lecteurs, dans notre analyse de