Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
sur les canaux de navigation.

d’eau des bateaux qui le fréquentent, lui est commune avec quelques autres canaux d’une exécution plus récente.

(50) Le rapport entre la chute des écluses d’un canal de navigation et le tirant d’eau des bateaux qui le parcourent en montant et en descendant constitue, à proprement parler, son régime ; et ce régime est essentiellement variable. Il dépend en effet, non-seulement du volume d’eau disponible dans les localités différentes, mais encore des ressources territoriales ou manufacturières qu’elles offrent, et des besoins qu’elles éprouvent de productions étrangères.

Ainsi, en faisant passer un canal dans une certaine direction suivant laquelle il pourra recevoir immédiatement une plus grande masse de produits de mines, de carrières, de forêts, de vignobles, etc., tous destinés à descendre dans quelque vallée où c.e canal aura son embouchure, il faudra, pour l’entretenir, une quantité d’eau moindre que si on lui faisait traverser une contrée moins productive en matières susceptibles d’être exportées avantageusement ; et comme la difficulté de se procurer aux sommités des canaux un volume d’eau suffisant a été jusqu’à présent un des principaux obstacles qui ont empêché de les entreprendre, on peut juger de l’importance de notre théorie puisqu’elle montre à éluder cet obstacle, et qu’elle indique sous ce rapport comment l’exécution des canaux navigables devient plus facile là précisément où il est plus utile de les exécuter.

Mieux on connaîtra la nature et la quantité des exportations que peut faire une certaine contrée, mieux on connaîtra la nature et la quantité des importations que ses besoins réclament, mieux aussi pourra-t-on perfectionner le régime d’un canal artificiel qui doit la traverser : voilà comment