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la Somme et la Loire. Le long des côtes de l’Océan, entre les embouchures de la Loire et de la Seine, dans cette contrée qu’on appelait Armorique, et qui depuis fit partie de la Bretagne, était la confédération des cités Armoricaines, qui avaient conservé leur indépendance. Les Visigoths occupaient Toulouse et tout le sud-ouest ; les Bourguignons, Lyon et le bassin du Rhône, dans l’est et le sud-est. Les diverses tribus des Francs, soumises à des chefs particuliers, s’étaient fixées à Cambrai, à Tournai, à Térouanne, à Cologne et au Mans, formant ainsi cinq petits royaumes : le plus important de ces royaumes était celui des Francs Saliens, établis à Tournai ; il obéissait à Clovis.

3. bataille de soissons, 486. — vase de reims. — C’est à la tête de la tribu des Saliens, et avec le secours de quelques-unes des tribus voisines, que Clovis envahit la Gaule romaine. Syagrius y régnait alors sous l’autorité nominale de l’empereur d’Orient ; battu près de Soissons, il se réfugia chez les Visigoths, qui le livrèrent au vainqueur. Soissons et la plupart des villes de la domination romaine passèrent sous la loi des Francs. Pendant cette première campagne, un grand nombre d’églises furent pillées par l’armée de Clovis : ce prince était encore païen. Après la bataille, les Francs, suivant leur coutume, se partagèrent le butin par la voie du sort. Parmi les dépouilles, se trouvait un vase précieux qui avait été enlevé à l’église de Reims. L’évèque de cette ville, Remi, canonisé depuis par l’Eglise, étant venu le réclamer, Clovis se disposait à le lui rendre, lorsqu’un soldat le brisa d’un coup de sa francisque, espèce de hache à deux tranchants : « Tu n’auras rien ici, dit-il au roi, que ce que le sort t’aura donné. » Clovis contint sa colère ; mais l’année suivante, passant une revue de ses troupes, il s’approcha de ce même soldat, et lui dit : « Pas un de mes guerriers n’a des armes en aussi mauvais état que les tiennes ; » et il lui arracha sa francisque qu’il jeta par terre. Comme le soldat se