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ESPIONNAGE

à Mme  d’Andurain d’être très prudente dans ses relations avec des personnes étrangères, de façon à ne faire naître aucun soupçon chez quelque agent subalterne. Si je me permets de vous donner ce conseil c’est parce que je sais que M. le Contrôleur, votre parent, l’a déjà donné à Mme  d’Andurain.

Pensant que ces quelques lignes vous donneront tout apaisement, je vous adresse, Monsieur, mes salutations et vous prie de croire à mes sentiments distingués.

Le Directeur du Service des Renseignements
au Levant,
Colonel Arnauld.

Et, pour que la réparation fût complète et publique, les autorités militaires de Palmyre reçurent l’ordre d’afficher à la porte du sérail et affichèrent, en effet, une note qui disait en substance : « Les d’Andurain sont des Français parfaitement honorables, à qui on n’a rien à reprocher. Les militaires sont priés d’être corrects avec eux. »

Le seul résultat pratique de cette explication, fut de débarrasser Palmyre de Lakache et de Félix. Le premier fut retiré sans tambour ni trompette, on parut s’apercevoir qu’un poste de la Sûreté ne répondait vraiment à rien à Palmyre et on le supprima. Quant à Félix, je demandai son départ aussi, en alléguant ses rapports mensongers. Le contenu de ces rapports, comme je l’ai dit, m’était et m’est encore inconnu. Mais leur caractère calomniateur ne fut contesté à aucun moment par les autorités avec lesquelles j’eus à discuter. Le départ de Félix fut donc décidé, en principe. Cependant, l’hôtel allait rester vide. Cette circonstance me semblait insignifiante, d’autant que Félix n’avait reçu de personne la mission de garder l’immeuble. Je ne sais pourquoi, les autorités semblèrent craindre cet