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SUR MARIE.

productions de cette femme étoient fort estimées, que la noblesse et particulièrement les dames les entendoient avec un plaisir inexprimable. Il en fait l’éloge, et cette approbation de la part d’un rival, qui jouissoit lui-même du plus grand crédit à la cour des barons anglois, ne peut être que sincère et justement méritée.

Au nombre des raisons qui ont engagé Marie à apporter plus de soins dans la composition de ses ouvrages, on ne doit pas avoir égard à sa qualité d’étrangère qui, dit-elle, lui faisoit craindre d’être critiquée plus sévèrement. On voit en effet un grand nombre d’écrivains anglois qui ont réussi dans la poësie françoise, et dont les productions sont recommandables. Parmi ces derniers, on remarque Robert Wace, Philippe de Than, Geoffroy Gaimar, Simon Dufresne, Everard de Kirkam, Samson de Nanteuil, Denys Pyramus, Hélie de Winchester, Guillaume de Wadington, Étienne de Langton, David, et beaucoup d’autres.

Marie pensoit que la satisfaction d’un poëte devoit consister dans le soin et la correction de ses ouvrages, à leur donner un degré de