Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/360

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me contenterai de savoir ce que vous avez dit.

ARLEQUIN, s’agenouillant.

M’amie, vous n’êtes point assez rude, mais je sais mon devoir.

LISETTE

Levez-vous donc, mon cher ; je vous ai déjà pardonné.

ARLEQUIN

Écoutez-moi ; j’ai dit, en parlant de votre inimitable personne, j’ai dit… le reste est si gros qu’il m’étrangle.

LISETTE

Vous avez dit ?…

ARLEQUIN

J’ai dit que vous n’étiez qu’une guenon.

LISETTE, fâchée.

Pourquoi donc m’aimez-vous, si vous me trouvez telle ?

ARLEQUIN, pleurant.

Je confesse que j’en ai menti.

LISETTE

Je me croyais plus supportable ; voilà la vérité.

ARLEQUIN

Ne vous ai-je pas dit que j’étais un misérable ? Mais, m’amour, je n’avais pas encore vu votre gentil minois… ois… ois… ois…