Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/145

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mousqueterie, ils se retirèrent ou plutôt s’enfuirent avec précipitation, laissant les Anglais étonnés de leur facile victoire. La ville de Coêl se rendit immédiatement ; Allighour fat enlevé dans une heure. Une colonne anglaise s’avança par la chaussée, culbuta les Mahrattes, parvint aux portes de la forteresse, les enfonça sous un feu très-vif à coups de canon et à coups de hache, et força la garnison à poser les armes. Ce qui dut paraître plus extraordinaire encore que le succès cju’on venait d’obtenir, ce fut le message envoyé par Perron à lord Lake. Perron faisait dire au général anglais qu’à compter de ce jour, il avait cessé d’être au service de Scindiâh qui l’avait remplacé par un autre général ; il ajoutait que dans ces circonstances, et l’ordre de Scindiâh étant connu de l’armée, il ne pouvait compter ni sur ses officiers ni sur ses soldats, ni par conséquent entreprendre de résister ; il finissait par demander la permission de passer à Loucknow avec sa famille, ses biens et quelques officiers de sa suite. Lake accéda volontiers à sa demande, et lui accorda même une escorte[1] pour le protéger dans sa retraite.

  1. Plusieurs écrivains anglais conviennent que les allégations de Perron étaient vraies, de sorte que ce fut précisé-