Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/146

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L’armée anglaise ne tarda pas à se diriger vers l’ancienne capitale de l’empire mogol ; elle y arriva le 11 septembre ; quelques escarmouches peu importantes avec des partis mahrattes avaient à peine retardé sa marche. On était presque sous les murs de Délhy, quand une armée de dix-neuf mille hommes, sous les ordres du Français Bourguien qui succédait à Perron, se montra tout d’un coup rangée en ordre de bataille. Les Anglais n’étaient que cinq mille, mais presque tous Européens. L’action fut vive, longue et meurtrière. La cavalerie anglaise fut d’abord repoussée, et les Mahrattes comptant sur la victoire sortirent de leurs retranchemens pour la poursuivre ; ils traînèrent même leurs canons après eux. Ce fut une faute dont Lake sut profiter. Se mettant lui-même à la tête d’un régiment, il fit une charge si vive qu’il rompit la ligne ennemie ; dès ce moment la bataille fut gagnée ; les Mah-

    ment au moment de la crise que Scindiâh, égaré par de faux rapports, par ses propres soupçons ou par tout autre motif, destitua le général qui depuis tant d’années possédait sa confiance. Perron se plaint dans son message de l’ineratitude de ses officiers, il craint de s’en voir trahi ; cela fait supposer qu’il avait été desservi par eux auprès de Scindiâh. Quoi qu’il en soit, jamais prince ne prit de mesure plus intempestive, ni plus fatale à ses intérêts.