Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/163

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qui produisit chez les Hindous une vive allégresse. Les Musulmans avaient renversé leurs temples, mutilé, brillé leurs idoles, les Anglais honoraient leur culte : combien le joug des Anglais devait-il paraître préférable à des hommes en qui les idées religieuses sont profondément enracinées ! Aussi les Anglais craignaient-ils peu de chose de la part des Hindous qui, pourvu qu’on leur laisse leurs brahmines et leur croyance, sont incapables de se révolter ; mais ils ne pouvaient avoir autant de confiance en leurs sujets musulmans. Ceux-ci ? intolérans par principe, supportent difficilement une domination étrangère, surtout celle des chrétiens qu’ils méprisent. Une insurrection des Cipayes de Vellore apprit aux Anglais à se tenir en garde contre le fanatisme mahométan.

Deux ou trois régimens de Cipayes avaient reçu l’ordre de mettre un turban pareil à celui que portaient les autres corps de ce genre, et comme il y avait parmi eux des Hindous, on avait pareillement prohibé aux soldats l’usage de toute marque distinctive de caste ou d’origine, pendant la durée des exercices militaires ou le temps du

    sarcasmes. Mais quelle différence peut-on mettre entre la participation aux fêtes musulmanes du Caire et la participation aux poujâhs hindous de Madras, entre honorer Mahomet et honorer Brahma ?