Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/164

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service. On attribua même d’abord l’insurrection qui éclata à ce sujet aux Cipayes hindous dont les esprits avaient été prodigieusement échauffés ; mais on ne tarda pas à découvrir le véritable but des conjurés ; il ne tendait pas à moins qu’au rétablissement sur le trône des enfans du musulman Tippou, et au massacre de tous les Européens. Ce plan fut heureusement arrêté dans le commencement de son exécution par l’arrivée imprévue de deux régimens de cavalerie qui chargèrent les mutins et les dissipèrent ; mais un assez grand nombre d’anglais avaient perdu la vie. Il fut établi par les informations subséquentes que les enfans de Tippou avaient pris au désordre une part très-active, et que la conjuration avait des ramifications assez étendues ; elle ne fut plus à craindre dès qu’elle eut été découverte.

Peu de temps après les troubles de Vellore, l’empereur Schah-Alloûm mourut à Délhy, âgé de quatre-vingt-deux ans, dans le nombre desquels il pouvait compter un demi-siècle d’infortunes, de calamités, de misères et de souffrances. Son fils Akbar succéda à son titre. Les Anglais firent la cérémonie dérisoire de proclamer empepereur un homme qui ne possède pas une lieue de terrain, qui vit d’une pension qu’ils veulent bien lui faire, et qui a moins de pouvoir dans la capitale de l’empire que le dernier de leurs agens.