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CHAPITRE II

célestins, saint-bruno des chartreux, frères prêcheurs de confort et des brotteaux, saint-denis de la croix-rousse, chapelle de l’hôtel de ville, minimes


T out le long de son histoire notre ville a bénéficié de l’existence d’un grand nombre d’ordres monastiques que son antiquité religieuse, l’importance de sa position, la bienveillance et la cordialité de ses archevêques avaient attirés dans ses murs. On va le voir dans ce chapitre, où l’on s’occupera de plusieurs familles religieuses : Célestins, Chartreux, frères Prêcheurs, Augustins déchaussés, dont l’église est devenue Saint-Denis de la Croix-Rousse, Feuillants ou Cisterciens réformés qui desservaient la chapelle de l’Hôtel de Ville, enfin les Minimes.


CÉLESTINS

Il est peu d’ordres qui aient une histoire aussi merveilleuse que l’ordre des Célestins. Tout y est empreint d’une singulière fortune : l’origine, les premiers développements et jusqu’au nom même. Ce dernier est à peu près oublié aujourd’hui, quoiqu’on rencontre nombre de villes qui possèdent une rue, un quai, un pont des Célestins. La Révolution a si vite détruit et l’on a si promptement oublié, qu’il faut être érudit pour se rappeler ce que fuient les Célestins, les Feuillants, les Prémontrés, les Augustins et tant d’autres instituts religieux qui contribuèrent, pour une large part, à la foi et à la prospérité de notre patrie.

C’était au mois de mai de l’année 1274, le grand pape Grégoire X venait d’ouvrir à Lyon le concile où se réunirent les Grecs et les Latins. On prêtait à ce sage pontife la pensée de résoudre certains points de discipline ecclésiastique en supprimant tous les ordres religieux nouvellement fondés. Un moine napolitain d’une extraordinaire austérité, Pierre de Mouron, ou à mieux dire de Mourrone, né à Izerna dans la province de Pouille, avait établi, sur le mont Moroni, un monastère où il avait soumis la règle cénobitique à la règle primitive de saint Benoît. Sur la nouvelle qu’on lui donna de Naples des desseins