Page:Martineau - Le musicien de province, 1922.djvu/14

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— mais sans obséquiosité, non — exagération de politesse simplement… »

— « Quelle tête a-t-il ? »

— « Une tête assez forte, de gros yeux, un gros nez, de grosses oreilles, des favoris… »

— « Quel âge ? »

— « Cinquante et quelques années. »

Nous arrivions.

Tout se passa comme me l’avait dit Bergeat qui me présenta à M. Grillé lequel répéta une fois de plus : « Hé ! bonjour, monsieur… » puis nous introduisit dans son cabinet de travail.

Malgré les confidences de Bergeat, j’étais loin de m’attendre à voir ce que je vis. Imaginez un boyau aussi étroit que mal éclairé par une seule fenêtre qui donnait sur la rue. Là s’alignaient une table chargée d’instruments, un piano et, tout à côté du piano, un harmonium, lequel était recouvert de descentes de lit et de carpettes pour le protéger contre le froid. Il y avait des cahiers de musique empilés jusqu’au plafond.

Un poêle dont le tuyau séparait en deux parties la pièce, gênait les mouvements du maître et des visiteurs, d’autant plus que des pupitres et des boîtes à violon encombraient le plancher et que l’espace laissé libre entre les meubles cités et le mur opposé, était microscopique.

Mais, les plus cocasses de tous ces meubles et ornements étaient assurément d’énormes armoi-