Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/279

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l’agriculture réduit les salaires non-seulement des ouvriers employés à la culture de la terre, mais encore de tous ceux qui travaillent aux manufactures ou qui sont employés au commerce. »

Et ne croyez pas, messieurs, que ce soit chose tout à fait indifférente pour l’ouvrier de ne recevoir plus que 4 francs, le blé étant à meilleur marché, quand auparavant il a reçu 5 francs.

Son salaire n’est-il pas toujours tombé par rapport au profit ? Et n’est-il pas clair que sa position sociale a empiré vis-à-vis du capitaliste ? Outre cela il perd encore dans le fait.

Tant que le prix du blé était encore plus élevé, le salaire l’étant également, une petite épargne faite sur la consommation du pain suffisait pour lui procurer d’autres jouissances, mais du moment que le pain et en conséquence le salaire est à très bon marché, il ne pourra presque rien économiser sur le pain pour l’achat des autres objets.

Les ouvriers anglais ont fait sentir aux free-traders qu’ils ne sont pas dupes de leurs illusions et de leurs mensonges, et si, malgré cela, ils se sont associés à eux contre les propriétaires fonciers, c’était pour détruire les derniers restes de la féodalité et pour n’avoir plus affaire qu’à un seul ennemi. Les ouvriers ne se sont pas trompés dans leurs calculs, car les propriétaires fonciers, pour se venger des fabricants, ont fait cause commune avec les ouvriers pour faire passer le bill des dix heures, que ces derniers avaient vainement de-