Page:Maupassant - Chine et Japon, paru dans Le Gaulois, 3 décembre 1880.djvu/10

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Les pièces historiques aussi sont très suivies.

Les trois unités que prescrivit Boileau n’y sont pas souvent respectées, car l’action parfois embrasse un siècle entier ou même toute la durée d’une dynastie. L’auteur n’est point embarrassé pour conduire ses personnages d’un lieu dans un autre. En voici un, par exemple, qui doit entreprendre un grand voyage. Comme on ne changera pas le décor, il faut user d’un autre procédé. L’acteur, alors, monte à cheval sur un bâton, prend un petit fouet, l’agite, fait deux ou trois fois le tour de la scène et chante un couplet pour indiquer quelle route il a parcourue ; puis il s’arrête, remet son bâton dans un coin, son fouet dans un autre, et reprend son rôle.

Les personnages parfois sont la Lune et le Soleil ; ils se racontent les événements de l’espace, les galanteries des étoiles, les amours vagabondes des comètes, et reçoivent de temps en temps la visite d’un prince de la terre qui vient regarder du ciel ce qui se passe en son empire ; tandis que le tonnerre, un clown armé d’une hache, saute, bondit, trépigne, se désarticule.