Page:Maupassant - Chine et Japon, paru dans Le Gaulois, 3 décembre 1880.djvu/6

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La Chine est le mystère du monde. Quelle fatalité l’étreint, quelle loi inconnue et toute-puissante a pétrifié ce peuple qui savait ce que nos savants découvrent aujourd’hui, en des temps où nos pères bégayaient encore des langues informes, sans grammaire et sans écriture ? Qu’importent les Japonais, médiocres imitateurs de l’Europe ! Leur idéal à tous est de devenir ingénieurs, rêve commun depuis M. Scribe. Mais un poète a fait dire au Chinois :

La Paix descend sur toute chose,
Sans amour, sans haine et sans Dieu.
Mon esprit calme se repose
Dans l’équilibre du milieu !
Et, très fort en littérature,
J’ai gagné — s’il faut parler net
Quatre rubis à ma ceinture,
Un bouton d’or à mon bonnet !

Cette ambition modeste des quatre rubis et du bouton d’or, n’est-elle point celle du vrai sage ?

Aussi bien on nous racontait, l’autre jour, l’histoire du théâtre au Japon. Le théâtre en Chine n’est pas moins intéressant.