Page:Maupassant - Malades et médecins, paru dans Le Gaulois, 11 mai 1884.djvu/8

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raient donner sur l’homme !

Parfois, cependant, après boire, ils content quelque aventure, une sur mille.

Un d’eux, plein d’esprit, eut cette idée géniale d’annoncer par les journaux que les eaux de B…, inventées par lui, prolongeaient la vie humaine. Aucun mystère, d’ailleurs, dans leur action. Il l’expliquait scientifiquement par l’action des sels, des minéraux et des gaz sur l’organisme.

Il avait même écrit là-dessus une longue brochure qui indiquait, en outre, les promenades des environs.

Mais il fallait des preuves à ces assertions. Il entreprit un petit voyage à la recherche de centenaires.

Les familles pauvres, en général, ne tenant guère à nourrir les vieux parents inutiles, les lui cédaient six mois par an ; et il les installait dans une élégante villa qu’il avait baptisée « Hospice des Centenaires ». Tous n’avaient pas cent ans, mais tous en approchaient. C’était là sa réclame, réclame sublime. Guérir n’est