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chasses et voyages au congo

est typique par les énormes arêtes qui recouvrent sa surface.

Après cet incident, nous poursuivons notre voyage sans plus d’entraves, nous passons le Loyo sur un beau pont de pierre, puis un autre cours d’eau, sur un pont provisoire en bois dont les planches branlantes nous donnent un moment d’émoi, mais il est déjà tard, nous voulons arriver à Irumu avant la nuit, et si nous devons encore une fois décharger et recharger notre camion, Dieu sait à quelle heure nous arriverons dans la nuit, aussi risquons-nous le coup, et nous poussons un ouf de soulagement quand nous arrivons sains et saufs de l’autre côté.

À six heures nous étions rendus à Irumu et comme c’est la capitale de l’Ituri et un poste d’administration important, il ne s’agit pas d’y dresser nos tentes sur la place publique, mais ce que j’aime beaucoup moins, on nous convie à mettre nos lits dans la maison de passage pour étrangers, sorte de grande caserne d’aspect peu sympathique. Ces gîtes d’étape sont certes une bonne institution et rendent de grands services aux voyageurs, qui pressés pour leurs affaires, ou ne pouvant s’encombrer d’un énorme matériel de campement, sont heureux de trouver un toit sous lequel ils peuvent se reposer ; et la remarque que je fais, n’a rien de péjoratif pour le Congo, et tient simplement à mon antipathie des centres en Afrique, comme des villes en Europe, celle-ci se manifestant par mon horreur des gîtes d’étape, comparée au charme de la tente dans la brousse.


27 février.

Après une visite rapide à l’Administrateur, et une autre à la Banque pour y prendre notre courrier et le viatique nécessaire à la suite du voyage, nous repartons sur notre camion, et tout de suite nous avons l’impression d’approcher d’un autre monde : la route est comme un billard, les poteaux télégraphiques qui la bordent en espaces réguliers