Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/149

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sa propre âme, et ce travail doit se renouveler continuellement, car l’indépendance morale est battue en brèche de tous côtés. La veulerie, la moutonnerie, l’opportunisme, la lâcheté qui conduisent le monde, ont déclaré une guerre sans merci et sans trêve à la liberté de l’esprit. Qui veut l’acquérir et la garder doit donc ceindre ses reins et fourbir ses armes de combat.


I


Dans presque tous les pays, à quelques exceptions près, la liberté de conscience était admise par les lois. Il en était de même pour la liberté civile et politique, du moins chez la plupart des peuples d’Occident ; cependant la véritable indépendance de pensée se voyait proscrite, elle ne faisait plus partie des habitudes morales des individus. À mesure qu’il devenait plus libre extérieurement, l’homme se forgeait de nouvelles chaînes intérieures et