Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/230

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débordement de vices, conséquence logique des privations endurées. Ils s’efforcent ainsi de chatouiller dans le fond des âmes les faiblesses secrètes assoupies, pour leur redonner vie et force. On a beau repousser les tentateurs, les traiter de disqualifiés, ils reviennent à la charge avec une persistance indélicate et poursuivent sans vergogne leur œuvre de lent empoisonnement. Entamer les âmes de ceux qui combattent et que l’ivresse sacrée a saisie, est impossible, c’est sur la population civile qu’ils exercent ces louches manœuvres.

Leur influence est nulle, car ils ont perdu tout contact avec les forces vives de la nation ; cependant les paroles qui sortent de leurs lèvres laissent une impression de découragement, d’irritation et de pesanteur… Elles nous font connaître la poignante tristesse qui se dégage des sacrifices inutilement accomplis. Leur méthode est celle où nos ennemis sont passés maîtres : terroriser les esprits, non par des violences — ils sont trop craintifs pour l’es-