Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/234

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seules forces, quelques doutes refroidiraient mon cœur et je n’aurais pas écrit le livre de l’espérance.

Joseph Mazzini qui eut souvent des visions prophétiques — Carducci l’a appelé le nouvel Ézéchiel — et dont la foi en Dieu fut l’immuable soutien, croyait voir une grande lueur à l’horizon et annonçait pour l’avenir une forme religieuse qui serait le règne de l’Esprit.

Le développement graduel et continu du matérialisme sembla tout d’abord lui donner un démenti cruel ; il régnait presque incontesté, déformant les intelligences et les âmes, se glissant même à travers les seuils qui auraient dû lui être fermés, et l’on vit une conception matérialiste de la vie s’emparer peu à peu des consciences, en même temps que la pénétration allemande, dans l’ordre économique et financier, devenait maîtresse des marchés du monde.

Les hommes qui faisaient ouvertement profession de matérialisme étaient au moins conséquents avec eux-mêmes, mais comment défi-