Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/112

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café où nous avons demandé la demeure du Grec Constantin Hadgi, à qui nous étions recommandés par le consul anglais des Dardanelles. On nous a répondu qu’il était alors chez le cadi ; celui-ci, pour lequel nous avions aussi une lettre de recommandation, nous à fait dire qu’il serait charmé de nous recevoir. Nous nous sommes empressés de répondre à son invitation. Quand nous nous sommes présentés, le cadi tenait ses assises. Tous les plaideurs ont été renvoyés ; il n’est resté que le naïb et le secrétaire ou kiatib. Le cadi d’Artaki nous a paru un homme très-bien élevé ; nous avons reconnu à son accueil les manières élégantes et polies de la classe choisie et éclairée de sa nation. Après les cérémonies accoutumées, nous sommes entrés en conversation, si toutefois on peut appeler du nom de conversation l’échange pénible et embarrassé de quelques idées entre gens qui ne parlent pas la même langue, et qui n’ont que de fort mauvais interprètes. Nous avions amené avec nous notre sergent grec, le seul d’entre nous qui put parler turc. Mais comme il ne savait ni le français ni l’italien, nous étions obligés d’adresser nos questions et nos réponses, à notre philhellène Franc-Comtois, qui savait le grec moderne, et qui transmettait nos paroles à l’officier grec, lequel les rendait tant bien que mal au cadi. Il fallait du temps pour qu’une question du cadi arrivât jusqu’à nous, et que notre réponse parvint jusqu’à