Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/114

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terre ou au nom de la France ces deux puissances ont également du crédit au Sérail. » Je n’ai pas insisté, et j’ai pris la note ; j’entre dans tout ces détails, pour vous faire connaître la politique actuelle dé la Porte, le crédit des ambassadeurs européens, et l’opinion de ceux qui veulent parvenir et faire leur chemin avec les idées nouvelles.

Pendant notre conversation avec le cadi, j’ai remarqué qu’on est venu à plusieurs reprises lui apporter des pièces d’or qu’il comptait devant-nous. C’était le prix des jugemens qu’il avait rendus dans la matinée ; vous pouvez juger par là que la justice n’est pas gratuite chez les Turcs ; toutes les informations que j’ai prises à cet égard, m’ont appris qu’il n’y avait rien de plus cher en Turquie que la justice ; pour que les jugés soient toujours payés, la loi veut que les frais et les dépenses d’un procès soient toujours à la charge de la partie qui a gagné sa cause. J’ai demandé au cadi si on pouvait appeler des jugemens qu’il avait rendus. La loi ne le permet pas, cependant nous consentons quelquefois à réviser un procès ; mais si la partie qui demande la révision se trouve avoir tort, on lui donne la bastonnade. — Le cadi m’a demandé si on faisait de même en France. — On ne donne pas la bastonnade à ceux qui veulent faire casser un jugement mais ils sont obligés de déposer une somme qui se trouve perdue, si le jugement est confirmé. — Peki, peki, à merveille, à merveille. — La con-